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Le monde des A
20 octobre 2010

Chronique 8 : Ceci est bien un hommage à Magritte

Après l'évocation rapide de Vivaldi dans la Chronique précédente continuons notre parcours de la ligne A du RER et des différents hommages rendus tout au long de cette dernière à d'autres artistes de génie (Les artistes sont toujours de génie puisque les génies sont dans des lampes et que les artistes éclairent le monde).

Aujourd'hui nous sommes dans la section peinture, rayon Magritte. L'un des tableaux les plus célèbres de ce monsieur est cette fameuse pipe avec le slogan qui la souligne et la dénonce comme n'étant pas ce qu'elle est (vous suivez ?).

Quel rapport avec le RER A vous me demanderez ?

Les moins malins d'entre vous (désolé pour eux) se disent : "tient c'est chouette y a des expositions de peinture dans les couloirs des RER. Raté !

Les plus malins d'entre vous (félicitation) se disent : Il va nous parler des gens qui fument dans les RER alors que c'est interdit. Presque, mais ce n'est pas encore ça.

Bon, c'est vrai que les malins ne sont pas loin de la vérité. Puisque toute cette chronique part d'une cigarette fumé dans un endroit où c'est interdit.

Je vais donc vous raconter la scène mémorable à laquelle j'ai assisté hier sur el chemin du retour. Je rentrais donc à une heure honnête (Cf. une chronique précédente) et me retrouvais donc sur el quai de la gare de Nation en plein Paris au alentour de dix-huit heures. Inutile de préciser que nous sommes en pleine période noire et que les trains, quais et autres annexes de la RATP sont particulièrement fréquentés à cette heure là.

Je suis donc au bout du quai comme d'habitude et j'attends qu'un train veuille bien prendre la même direction que moi. Nous sommes nombreux dans ce cas mais je remarque dans le fond du quai, à moitié caché dans l'ombre un jeune homme qui fait les cent pas. Il fume une cigarette d'un air très nerveux. Pas le genre rebelle avec des tatouages et des fringues crasseuses. Non. Le jeune prestataire de service qui vient d'en finir avec une journée de réunions, ou le jeune commercial qui vient de tenter de vendre un produit totalement indispensable à quelqu'un qui ignorait tout aussi totalement qu'il en avait besoin. Bref, un gamin en costard. Plutôt le genre de sal… qui rend notre société si inhumaine, mais le genre à fumer dans des gares closes.

Son comportement m'intriguait donc. J'ai mis une vingtaine de seconde à remarquer le manège du siège à coté du sien.

Je vais expliquer deux trois détails pour ceux qui ne connaissent pas les quais du RER de la gare de Nation. Ces quais ont été conçus pour que les gens puissent patienter longtemps (l'architecte était un visionnaire qui se doutait que les temps d'attente n'allaient pas aller en diminuant avec le temps). Les murs du quai sont donc tapissés (je ne vois pas d'autre mot) de sièges séparés d'une sorte de cloison. Le tout dans un magnifique plastique rouge foncé du plus bel effet (dans un film gore).

L'intimité que confèrent ces alcôves avait beaucoup inspiré un couple hier soir.

La demoiselle était donc assise dans le siège en question (toujours pas loin des zones d'ombre de fin de quai) et le jeune homme était debout devant elle. Très près d'elle. Si près d'elle que le bas de son buste (ou le haut de ses jambes, au choix) devait se situer à moins de vingt centimètres du visage de la jeune femme. Par pudeur (si, un peu, quand même) il tenait sa veste de tel façon qu'on ne puisse pas voir le visage de la jeune femme ni le haut de son corps.

Ce rempart de tissus empêchait bien sur d'avoir une vue directe sur l'action. De toute façon presque personne n'avait – semblait-il – remarqué ce qui se passait mais…

Ceci était bien une pipe.

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