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Le monde des A

29 novembre 2010

Chronique 13 : Si la parole est d'argent alors silence, je dors !

Me revoilà à râler après une petite période d'accalmie. Plus grand chose d'intéressant à dire peut-être, ou pas le temps de me plaindre avec le bon "formalisme" (en gros, pas le temps de l'écrire et de l'enrober de jeux de mots).

Ca n'a pas d'importance, le fait est que je reprends aujourd'hui le clavier pour m'en taper virtuellement sur la tête des bavards incontinents qui m'empêchent de finir ma nuit dans mon RER matinal. Pourquoi je dors dans le RER ? Me direz-vous. Je vous répondrais que, de un, ça ne vous regarde pas et que, de deux, comme il fait encore nuit et que je ne suis descendu de la poule que très récemment (mardi dernier) je m'endors encore à chaque fois qu'il fait nuit.

Je n'embête personne, je maitrise même mon ronflement pour ne pas gêner ceux qui souffrent d'insomnie dans les transports en commun. Pourquoi faut-il toujours qu'il y ait des individus en mal de conversation qui viennent me gâcher mes rêves de vallées verdoyantes (oui, je descends également de la vache, mais depuis mercredi) ? Les bavards dans les trains de banlieue, quelle plaie.

Il y a plusieurs types de bavards en plus. Tout d'abords la catégorie "traditionnelle" en général ce sont des femmes, mères de famille qui parlent de leurs méchantes cheffes qui les obligent à travailler et de leurs magnifiques enfants que l'éducation nationale est incapable de juger à leur juste valeur. Je ne compte plus le nombre de déclinaisons des phrases "mon fils est très intelligent mais ses profs lui en veulent" et autres "Mon gamin a d'énormes capacités mais il est fainéant" que j'ai pu entendre au cours de ces vingt dernières années. J'ai à chaque fois envie de leur déclarer le plus sérieusement, le plus calmement et le plus fort possible que leurs gamins sont des crétins et qu'ils tiennent ça de leurs parents. Peut-être que je craquerai un jour et qu'un demi troupeau de moches se prendra une honte historique.

Seconde catégories de bavards, les "modernes". Vous savez, ceux qui passent leur vie à causer à un bout de plastique, leur téléphone. Primo, ils devraient comprendre qu'ils ne sont pas indispensables et que leurs collaborateurs peuvent attendre leur arrivée, le monde ne s'écroulera pas pour autant. Secundo, Nous ne faisons pas partie de leurs amis, familles, proches etc. nous n'avons donc aucun besoin de connaitre le demi détail de leur vie privée. Pourquoi demi ? Parce que le plus agaçant avec ces conversations c'est qu'on en entend que la moitié, et pas forcément la plus intéressante.

Les derniers, qui peuvent, certaines fois être les pires sont les employés de la RATP eux même. Cette fois ce n'est pas le matin mais le soir. La semaine dernière alors que j'étais dans un train à plus de 22h30 voilà que le conducteur d'y celui décide dans une gare à mi trajet de descendre de son poste de conduite pour aller tailler le bout de gras avec des collègues presque aussi intelligents que des feux rouges (la couleur m'a été inspirée par leur nez). Espèce de crétin, tu crois vraiment qu'on est dans des trains de banlieue au milieu de la nuit pour attendre que t'aies fini d'échanger des propos stupides avec d'autres dégénérés de ton espèce (pardon, mais il m'a énervé celui-là).

Et voilà, je me suis encore plaint pour pas un rond et je n'ai pas fais avancer le schmilblick. Sauf si un de ces prochains jours c'est l'un de vous qui se trouve dans un train ou qui le conduit. Pensez à baisser le ton et à n'utiliser vos portable qu'en cas de réelle urgence (et pas des heures, sinon ce n'est pas une urgence).

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3 novembre 2010

Chronique 12 : Elle était grande, elle était blonde, elle sentait bon le RER chaud

Thème maintes fois rabâché que celui de la belle inconnue croisée dans un train. Il me faudrait bien plus de talent que ma petite tête ne peut en contenir pour me lancer dans une nouvelle version de cette histoire.

Je vais donc faire comme je fais toujours. Je vais dire des bêtises et certains les trouveront drôles. Les autres attendront une prochaine chronique pour rire ou, au pire, peuvent aller en relire une plus ancienne qui les a bien fait marrer jadis.

Ce matin donc, avec mon émission de radio  préférée dans les oreilles j'essayais de me concentrer sur la lecture de mon livre lorsqu'une grande jeune femme très élégante vint se placer devant moi. Elle n'était pas extrêmement jolie. Non. Juste assez classieuse pour donner envie de la regarder (à moi, en tout cas, elle me donnait envie de la regarder. Pour les autres je ne sais pas et je m'en fous). Surement une fille issue de souche orientale. Mais plutôt orientale septentrionale. Russe ou polonaise quoi !

Me voilà donc avec des humoristes et un homme politique de très bonne humeur dans les oreilles. Un bon bouquin anglais devant les yeux et cette blonde créature à la mâchoire serrée par la sévérité assise devant moi.

Vous avez remarqué comme les jolies filles font presque toujours la gueule quand elles sont dans un endroit public. Sauf si elles sont accompagnées par un type qui en impose. Je pense que c'est un reflexe de protection. J'ai l'air pas sympa alors on n'essayera pas de me draguer. Ou alors c'est pour ressembler encore plus à toutes ces potiches de podium qui ne sourient jamais parce qu'elles risqueraient de paraitre plus âgées (voir même de paraitre majeures… quelle horreur, une fille de plus de seize ans qui défile mais que fait la police, s'exclament en cœur les créateurs de mode qui aiment autant les femmes que les cintres et aimeraient tous les voir pendus).

Mais revenons dans ma rame. Qui n'est pas une galère ce matin, n'en déplaise aux syndicalistes de base.

Donc, auprès de ma blonde il ne fait pas bon essayer de lire. Mais, il est des devoirs qu'un homme se doit d'accomplir. J'ai donc fait ce que tout homme se devait de faire : j'ai refermé mon livre et j'ai fait semblant de regarder ailleurs pour mieux la dévisager.

Comme je croise souvent des jolies filles dans les transports en commun (c'est peut-être pour ça que je continue à les prendre !) j'ai développé toute une collection de gestes et techniques qui me permettent de regarder une fille sans en avoir l'air. Comme je ne sous estime nullement l'intelligence féminine je suis certain qu'elles ne sont que très rarement dupes. Mais comme je ne sous-estime nullement leur goût je sais également qu'elles préfèrent faire semblant de n'avoir rien remarqué parce que je ne suis pas précisément un apollon. Loin s'en faut. Elles doivent probablement se contenter de faire une petite prière pour que je ne trouve pas le courage de les aborder.

Jusqu'à présent le dieu des femmes les a exhaussées. Pas ma faute si je n'ai pas le cran de leur faire ne serait-ce qu'un sourire, c'est la volonté divine !

Il advint donc de ma blonde la même chose que les autres. Elle disparut dans la foule d'une station de RER. Foule qu'elle dominait d'une bonne tête. Sans regret. Je n'ai jamais été très doué pour tenir sur des échasses.

29 octobre 2010

Chronique 11 : Nous sommes deux frères jumeaux…

D'habitude je parle dans mes chroniques de choses que je viens de voir mais je vais faire une exception aujourd'hui et vous raconter quelque chose de plus ancien.

Ca ne va pas chercher dans les siècles passés non plus. Juste quelques semaines. En fait, cette petite histoire est probablement une de celles qui m'ont donné envie d'écrire ces chroniques. La seule raison pour qu'elle n'ait pas encore eu droit à sa propre chronique étant la richesse et l'intérêt des autres histoires qui m'inspiraient beaucoup plus à ces moments là.

Voici donc une histoire de seconde zone, racontée de la façon la plus drôle possible (mais c'est quand même pas une blague non plus).

Donc? Me voici dans mon train de retour de fin d'après midi avec, comme toujours, pleins de gens tous bien serrés les uns contre les autres. A ma grande habitude, comme je ne peux pas lire, je m'occupe en observant mes collègues de wagon.

J'en ai deux beaux ce soir. Deux "gamins" en costard. Quand je parle de gamins il ne s'agit pas d'enfants en bas âge genre déguisés pour une fête. Non. Il s'agissait de deux jeunes hommes sans doute pas encore majeurs mais pas loin. Au début j'ai cru avoir affaire à des élèves d'une quelconque école de commerce. De ces écoles qui pensent vous préparer à la "vraie" vie en vous obligeant à vous entrainer à vous pendre avec une cravate (formations fort prisées chez France Telecom il y a encore quelques années).

Ca me faisait donc juste sourire (intérieurement) jusqu'à ce que je remarque qu'ils avaient tous les deux une sorte de badge au revers du col de leur veste. Tient, c'est curieux, quand je fréquentais les bancs d'une école de commerce on avait aussi l'obligation du costard un jour par semaine mais on ne portait pas de badge. C'est une nouvelle tradition ? Un bizutage ? Autre ? (normalement faut laisser une zone de commentaire là pour que vous puissiez jouer aussi mais ça prend de la place pour rien. Ce commentaire aussi d'ailleurs. Du coup, je me demande si ça valait bien la peine de le mettre. Non, en fait je vais l'enlever.)

J'ai du attendre que le gros de la troupe quitte le wagon (en croisant les doigts pour que mes deux zozos n'aient pas la mauvaise idée de descendre aussi) pour me positionner de façon à pouvoir lire leurs badges sans me faire remarquer.

C'était bien des badges qui indiquaient leurs noms et … (suspens) … leur appartenance à une organisation religieuse vaguement chrétienne ou, tout au moins, assimilé comme tel. Quelle drôle d'idée de se balader dans le RER A en affichant ouvertement son appartenance à une secte. A moins qu'ils ne soient venus pour assister à un miracle : Des trains à l'heure toute la journée, des conducteurs qui nous informeraient des motifs réels de retard, … Bref, des événements qui se produisent si rarement qu'un mec qui marche sur l'eau arrêterait de se promener juste pour venir voir ça si jamais ça devait arriver.

L'histoire ne m'a pas dit s'ils ont pu assister au miracle recherché. Mais ils avaient des têtes d'enterrement alors j'ai supposé que non. A moins que leur mission ne fut qu'une punition ou un bizutage religieux.

25 octobre 2010

Chronique 10 : Bon cœur contre mauvaise foie

Sans vouloir trop jouer avec une actualité un peu vieillissante et toujours filante j'ai pu constater dans un RER bondé que les expulsions de roms n'étaient pas encore toutes achevées puisque certains continuaient d'exercer tranquillement leur seule profession (ou une de leurs seuls) dans une rame du soir.

Comme c'est souvent le cas nous avons eu droit en fin de semaine dernière à un incident perturbant le trafic sur l'ensemble de la ligne. En français clair ça veut dire qu'ils ont découvert un sac en papier abandonné dans une gare de Paris et que les démineurs ont été appelés pour s'en occuper (Normalement, on appelle la poste pour ce genre de boulot sauf que leurs délais d'intervention sont nettement trop long pour la RATP).

Je me suis donc retrouvé à ma gare de départ (ou de retour, puisque c'était en fin de journée et que je comptais vaguement rentrer chez moi) habituelle avec un quai tellement plein qu'il aurait fallut pousser juste pour accéder au quai. Je ne parle même pas du fait de pouvoir accéder à un train puisque les huit mètres de quai étaient bondés et que de trains il n'était pas prévu qu'il en vienne avant un bon moment.

Comme je n'aime pas (plus) m'acharner à attendre comme un demeuré un train qui refuse de venir j'ai profité du soleil encore présent (sans chaleur, mais temps pis) pour rejoindre à pied la gare suivante. Trois kilomètres de marche quand il fait beau représente une promenade plutôt sympathique.

Après, donc, un périple d'une grosse demi-heure je me retrouvé à la station suivante. Inutile de vous préciser que là aussi c'est plein. Mais bon, cette station sent moins mauvais et comme le trafic avait lentement commencé à reprendre les trains vidaient tout doucement le quai.

Une heure plus tard (je vous épargne la dizaine de tentatives infructueuses pour monter dans des trains dans lesquels je me demande ou pouvait bien se loger l'oxygène théoriquement nécessaire à la survie humaine) je montais enfin dans un train. Ou plutôt, je me glissais enfin dans un train, tant l'espace individuel y était réduit à son expression la plus minimaliste.

Me voici donc dans un wagon bondé avec pleins de gens tout aussi fatigués que moi par une journée de travail couronnée de problèmes de transport. Trois stations plus loin le wagon commence lentement à se dépeupler. Très lentement. Juste assez pour permettre à toute personne désireuse de se déplacer dans le dit wagon de pouvoir le faire avec force "pardon" excusez-moi" etc.

C'est ce moment qu'a choisi une dame très forte de corpulence et d'odeur pour venir nous expliquer qu'elle n'avait pas mangé depuis le matin que ses enfants étaient très malheureux et autres fadaises ordinaires. Une rom quoi !

Aparté hors sujet : J'ai travaillé plus de dix ans dans le social et je n'ai jamais vu un ou une rom venir chercher du travail ou une formation et encore moins essayer d'envoyer ses enfants à l'école. Il faut dire que travailler ou apprendre ça fait perdre du temps sur la manche. Fin de l'aparté.

C'est vrai que le meilleur moment pour venir faire la manche c'est bien celui où les gens sont à bout de nerfs et de fatigue.

J'ai fait comme tout le monde, et de bon cœur : je lui ai donné une bonne dose de mépris !

22 octobre 2010

Chronique 9 : Souriez, vous êtes photographié

Je sais que j'avais promis lors d'une ancienne (très ancienne) chronique que je vous parlerais un jour des effets pervers des MP3 sur les trains du RER A. Et bien réjouissez vous, ce jour n'est pas encore venu !

Pourquoi ?

Parce qu'une jeune fille croisée ce matin m'a donné un sujet de commentaire et réflexion bien plus intéressant.

Comme toujours, le RER du matin est plein (d'où l'expression RER du matin, chagrin) et je m'occupe donc, entre deux tentatives pour rattraper mon retard de sommeil, à observer mes contemporains (quoique pour certains on les dirait émergés d'une autre époque, voire d'un autre univers).

Ce matin nous avons eu droit, chose rare, à un pilote de ligne très fier de son métier et, surtout, de son bel uniforme. Enfin, encore plus que tout de la casquette blanche, en fait. Au début j'avais même cru que c'était un marin, genre capitaine Haddock, mais la mer est encore un peu loin pour l'atteindre en RER alors que trois aéroports sont à portée de rame (ho le vilain jeu de mots).

Je ne suis pas le seul à avoir remarqué ce mec, qui est aux femmes ce que ses consœurs hôtesses de l'air sont aux hommes. A savoir, un fantasme vivant.

Une des jeunes filles présentes dans le wagon semblait exactement du même avis que moi. J'en veux pour preuve le petit manège auquel elle se livra dès qu'il fut positionné en face d'elle, de profil, mais à moins d'un mètre de distance.

Et c'est là que les athéniens s'atteignirent. Les merveilles de technologie que nous offre notre si beau monde moderne comptent parmi leurs rangs des appareils très pratiques aves lesquels ont peut écouter de la musique, téléphoner, regarder des vidéos, et ainsi de suite. En général on peut aussi prendre des photos avec.

Quand on parle de photos volées dans un train on pense plutôt à un vieux pervers ayant dissimulé un appareil photo au bout de sa chaussure et cumulant les clichés sur les petites culottes des passagères habillées en femme (Remarque sexiste, je sais, mais vous avouerez qu'avec un pantalon la seule façon de prendre vos culottes en photo c'est de viser le bas de votre dos et d'attendre que la taille si basse de vos jeans laisse enfin apparaitre ce si bel objet).

Et bien, une fois n'est pas coutume le pervers était une perverse et elle a pris en photo le visage du capitaine (ou commandant, j'en sais trop rien). Évidemment, elle n'avait pas pris le temps de lui demander son avis, et encore moins son autorisation. Outre le fait que photographier ainsi une personne (à l'insu de son plein gré, pourrais-je dire si j'étais à vélo) me paraisse on ne peut plus malhonnête. Ca semble encore plus stupide dans ce cas.

Je m'explique : la jeune fille en question était plutôt du genre presque blonde et presque très jolie. Il lui aurait suffit d'aborder le monsieur poliment et gentiment pour qu'il accepte – probablement – de poser pour elle dans le plus simple appareil (un airbus A320, je crois). Alors pourquoi prendre cette photo en cachette, en faisant semblant de chercher une musique et ensuite envoyer cette photo via MMS ou email ? (j'étais trop loin pour distinguer le mode d'envoi).

A moins que… ce ne soit une détective privée chargée de le suivre dans une affaire d'adultère… Mais là je m'égare, la section histoire de fiction c'est l'autre blog !

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20 octobre 2010

Chronique 8 : Ceci est bien un hommage à Magritte

Après l'évocation rapide de Vivaldi dans la Chronique précédente continuons notre parcours de la ligne A du RER et des différents hommages rendus tout au long de cette dernière à d'autres artistes de génie (Les artistes sont toujours de génie puisque les génies sont dans des lampes et que les artistes éclairent le monde).

Aujourd'hui nous sommes dans la section peinture, rayon Magritte. L'un des tableaux les plus célèbres de ce monsieur est cette fameuse pipe avec le slogan qui la souligne et la dénonce comme n'étant pas ce qu'elle est (vous suivez ?).

Quel rapport avec le RER A vous me demanderez ?

Les moins malins d'entre vous (désolé pour eux) se disent : "tient c'est chouette y a des expositions de peinture dans les couloirs des RER. Raté !

Les plus malins d'entre vous (félicitation) se disent : Il va nous parler des gens qui fument dans les RER alors que c'est interdit. Presque, mais ce n'est pas encore ça.

Bon, c'est vrai que les malins ne sont pas loin de la vérité. Puisque toute cette chronique part d'une cigarette fumé dans un endroit où c'est interdit.

Je vais donc vous raconter la scène mémorable à laquelle j'ai assisté hier sur el chemin du retour. Je rentrais donc à une heure honnête (Cf. une chronique précédente) et me retrouvais donc sur el quai de la gare de Nation en plein Paris au alentour de dix-huit heures. Inutile de préciser que nous sommes en pleine période noire et que les trains, quais et autres annexes de la RATP sont particulièrement fréquentés à cette heure là.

Je suis donc au bout du quai comme d'habitude et j'attends qu'un train veuille bien prendre la même direction que moi. Nous sommes nombreux dans ce cas mais je remarque dans le fond du quai, à moitié caché dans l'ombre un jeune homme qui fait les cent pas. Il fume une cigarette d'un air très nerveux. Pas le genre rebelle avec des tatouages et des fringues crasseuses. Non. Le jeune prestataire de service qui vient d'en finir avec une journée de réunions, ou le jeune commercial qui vient de tenter de vendre un produit totalement indispensable à quelqu'un qui ignorait tout aussi totalement qu'il en avait besoin. Bref, un gamin en costard. Plutôt le genre de sal… qui rend notre société si inhumaine, mais le genre à fumer dans des gares closes.

Son comportement m'intriguait donc. J'ai mis une vingtaine de seconde à remarquer le manège du siège à coté du sien.

Je vais expliquer deux trois détails pour ceux qui ne connaissent pas les quais du RER de la gare de Nation. Ces quais ont été conçus pour que les gens puissent patienter longtemps (l'architecte était un visionnaire qui se doutait que les temps d'attente n'allaient pas aller en diminuant avec le temps). Les murs du quai sont donc tapissés (je ne vois pas d'autre mot) de sièges séparés d'une sorte de cloison. Le tout dans un magnifique plastique rouge foncé du plus bel effet (dans un film gore).

L'intimité que confèrent ces alcôves avait beaucoup inspiré un couple hier soir.

La demoiselle était donc assise dans le siège en question (toujours pas loin des zones d'ombre de fin de quai) et le jeune homme était debout devant elle. Très près d'elle. Si près d'elle que le bas de son buste (ou le haut de ses jambes, au choix) devait se situer à moins de vingt centimètres du visage de la jeune femme. Par pudeur (si, un peu, quand même) il tenait sa veste de tel façon qu'on ne puisse pas voir le visage de la jeune femme ni le haut de son corps.

Ce rempart de tissus empêchait bien sur d'avoir une vue directe sur l'action. De toute façon presque personne n'avait – semblait-il – remarqué ce qui se passait mais…

Ceci était bien une pipe.

18 octobre 2010

Chronique 7 : Y a plus de saisons ma bonne rame !

Voilà que les jours de froid et de pluie sont de retour. Ce n'est pas une information en sois mais ca me permet d'aborder un nouvel aspect de mes voyages intersidéraux en RER A.

Qu'est-ce que vous faites vous quand la température extérieure atteint celle de votre frigo ? Vous vous habillez en conséquence ? C'est marrant, moi aussi ! Et j'ai comme l'impression que nous ne sommes pas les seuls si j'en crois le nombre de manteaux, vestes chaudes et autres doudounes qui peuplaient mon train ce matin. Ils étaient presque tous habités par des personnes mal réveillées et fort mécontentes de se lancer à l'assaut d'une nouvelle semaine en se gelant les mains et le reste.

Heureusement, notre ami RER est là pour nous réchauffer. Sitôt monté dedans la température ambiante augmente. Les portes fermées les degrés continuent à monter.

Ca a l'air sympa dit comme ça. Sauf que vous vous avez toujours votre manteau sur el dos et que s'il était confortable et indispensable debout sur le quai avec à peine quatre petits degrés au thermomètre il devient encombrant et gênant assis sur un siège trop étroit avec une vingtaine de degrés au même thermomètre (je pars du principe que vous avez votre thermomètre personnel avec vous en permanence). Vous avez envie de vous en débarrasser. Vous commencez donc à vous agiter et vous contorsionner pour retirer vos bras de ce pu… de manteau de me… sans cogner votre voisin.

Non pas que vous ayez un grand respect pour ledit voisin. C'est juste qu'il est grand, costaud, qu'il a l'air méchant et qu'il semble vouloir finir sa nuit tranquillement. Ce serait dommage de le réveiller ! Non ?

Passons. Trois minutes et des poussières plus tard vous vous êtes enfin débarrassé de la bête (je parle du manteau, pas du voisin). Le problème c'est que d'autres, en vous voyant faire se sont mis à réfléchir. Leur cerveau étant plus lent que le votre ils ont mis plus de temps à se rendre compte qu'ils avaient trop chaud. Par contre, ce délais supplémentaire leur a permis de réaliser, à vos dépends, qu'il est difficile de se débarrasser d'un vêtement dans moins d'un mètre carré d'espace vital.

C'est là qu'arrive la seconde solution : ouvrir les fenêtres. Et oui, la climatisation n'étant pas encore généralisée les fenêtres savent encore s'ouvrir, pour peu qu'on le leur demande gentiment.

Question : quelles sont les conséquences de cet acte ?

Réponse : des courants d'air !

Chez vous il n'y a des courants d'air que si vous ouvrez deux fenêtres et qu'il y a un temps soit peu de vent dehors. Le RER a ceci de supérieur qu'il arrive à contenir des courants d'air avec une seule fenêtre ouverte et sans vent dehors. Bon, pour le vent je comprends qu'il produit son propre vent en se déplaçant. Par contre, je ne m'explique toujours pas ce que devient l'air qui rentre par cette seule fenêtre ouverte.

Bref, trente minutes de voyage plus tard, trente minutes passées à osciller entre quatre et vingt degrés (voire plus si ce jour là un quelconque incident est venu se greffer sur l'ordinaire inefficacité de la RATP et que le nombre de passagers dépasse les préconisations d'usage), vous voilà rendu dans une gare parisienne.

Elles sont toutes en sous-sol, résultat, comme dans toutes les caves du monde la température y est relativement stable tout au long de l'année. Une température de demi-saison.

Voilà comment en quelques dizaines de minutes vous avez eu droit à du Vivaldi (les quatre saisons) sans même pouvoir profiter de la beauté de cette musique.

12 octobre 2010

Chronique 6 : Grève d'usagers

Le quotidien des usagers des RER est d'une monotonie affligeante. Après cette lapalissade que tout le monde a reconnue du premier coup d'œil parlons de ces petits événements qui cassent régulièrement cette monotonie.

Je parle des grèves, évidemment.

Je sais, les grèves sont devenues un sujet si récurrent et tellement lié aux RER qu'on est en droit de se demander s'il ne fait pas aussi partie de la routine. Probablement que si, et c'est d'ailleurs surement un sujet à propos duquel j'aurai encore maintes fois l'occasion de revenir.

Aujourd'hui, donc, c'est jour de grève nationale. Nationale, ça veut dire que cette fois ce ne sont pas les seuls employés de la RATP qui ont décidé de mener une révolution tout seuls dans leur coin pour défendre ce qu'ils estiment être un droit inaliénable (lequel ? on s'en fout, ce n'est pas le sujet) mais que pleins d'autres secteurs et entreprises font partie du mouvement.

Petite aparté : Je ne comprends pas pourquoi on appelle "mouvement" une action qui consiste à paralyser un pays. Fin de l'aparté.

Le but de ces grèves dans les transports en commun étant d'empêcher tout le monde d'aller travailler, de façon à ce que même ceux qui ne souhaitent pas faire grève soient quand même solidaires d'une certaine manière?

Visiblement ça n'a pas marché aujourd'hui puisque le nombre de RER a bel et bien diminué mais que le nombre d'usagers a encore plus diminué !

Une grève des usagers, voilà ce que c'est. Personne n'a pris le train aujourd'hui. Résultat ils n'embêtent pas grand monde avec leur grève.

C'est même plutôt sympa parce que j'ai eu un train presque tout de suite. Une place assise. Il en restait même (des places assises) cinq stations plus loin alors que le train aurait déjà du être bondé à ce stade là du parcours. Bref, vive les grèves.

En plus, les gens ont l'air détendues. Non franchement c'est sympa cette grève.

Pourvus juste que les syndicats RATP ne se rendent compte de rien et ne décident pas de saboter les voies pour empêcher les trains de repartir ce soir. J'aime bien Paris mais je n'ai pas envie d'y passer la nuit.

Bon, aller. Je me joins au mouvement et je fais grève pour le reste de cette chronique. Je réclame le maintient de la ligne de texte à 60 caractères.

11 octobre 2010

Chronique 5 : C'est plein un train la nuit !

Mon statut d'aventurier urbain me pousse de temps à autre à prendre des trains à des heures malhonnêtes. C'est-à-dire au-delà de 20 heures. Pourquoi malhonnêtes ? Parce qu'il est de notoriété publique dans les couloirs de la RATP (ceux des bureaux, pas ceux des stations) que les honnêtes gens sont rentrés chez eux à 20 heures et regardent sagement le journal télévisé ou font semblant de s'intéresser à la journée de leur conjoints et enfants.

Au-delà de 20 heures plus besoin donc de mettre des trains ou alors très peu, puisqu'il n'y aura personne pour les prendre.

Oui, à la RATP le 21ieme siècle n'est encore qu'un projet à long terme, un futur lointain dont on doute qu'il arrivera un jour.

C'est dommage que pour les usagés ce ne soit pas le cas !

Parce que là il est 22 heures et j'attends un train à Chatelet. J'ai de la chance car je viens d'arriver sur le quai et le prochain train qui, à priori, devrait me ramener chez moi, arrive dans trois minutes. De la chance surtout parce que le suivant ne viendra que trente minutes plus tard.

Ben oui, puisqu'il n'y a personne qui prend le train à ces heures tardives on passe d'un train toutes les dix minutes à un train toutes les trente minutes. Et comme cette diminution de fréquence ne suffit pas à compenser la baisse supposée de fréquentation on met des trains courts. Il faut croire que la conduite d'un train long nécessite deux fois plus de personnel que celle d'un train court…

Mais alors pourquoi est-ce que j'ai du mal à monter dans ce train tellement il est bondé ? Et pourquoi est-ce que je voyage debout sur plus du trois quart du trajet ?

Mais qu'est-ce qu'ils font là tous ces gens, dans ce train ?

Je vais emprunter deux minutes l'esprit de la RATP (il ne va pas leur manquer beaucoup, ils s'en servent rarement) et analyser le wagon dans lequel j'essaye tant bien que mal de trouver un peu d'air propre à respirer.

Qui est dans ce wagon ?

Nous avons, assis, des cadres furieux de travail qui rentrent chez eux après leur petite journée de seize heures de bureau. Ils sont assis parce que ceux-là travaillent à la défense. Certains sont d'ailleurs encore en train de travailler sur un rapport, un mail ou n'importe quoi d'autre qui va changer la face du monde (croient-ils).

Nous avons aussi, debout pour la plupart, du personnel de magasins, de gardiennage et ainsi de suite. Du petit personnel quoi. Ces gens là n'existent pas vraiment. Si les commerces parisiens sont ouverts jusqu'à vingt et une heure c'est uniquement parce que les employés habitent au dessus dans des beaux appartements prêtés par leurs gentils employeurs. Aucun d'eux ne doit regagner son domicile en banlieue lointaine après avoir fait la fermeture et le ménage dans la boutique.

C'est marrant, quand j'emprunte l'esprit RATP je trouve que ce train est particulièrement vide puisque peu de gens importants sont dedans. Inutile d'en mettre plus en service alors.

Dommage que mon corps n'ait pas envie d'écoute l'esprit RATP et qu'il préfère se fier à un instinct bassement animal qui lui dit que [___Censure___].

8 octobre 2010

Chronique 4 : Trembler, c'est pratique

Certains matins je me félicite de ne pas être une fille (bien que je n'y sois pas pour grand-chose). Après, je me dis que je pourrais être une fille, certes, mais une fille "nature". Vous savez, de celles qui n'ont pas besoin de trois tonnes d'artifice pour avoir figure humaine. Bref, je me dis surtout que je n'aimerais pas être comme la fille qui est assise devant moi et qui passe les trente minutes du trajet à se maquiller !

En plus, la recette est difficile à mettre en œuvre. Sur le papier il suffit de prendre une fille (n'importe laquelle, même une jolie) et de lui appliquer avec plus ou moins de bonheur divers produits sur le visage pour lui donner un aspect prétendument meilleur.

Non content de la difficulté que représente déjà le simple choix des couleurs et textures et de leurs associations. Ajoutons la difficulté de mise en œuvre (parce que ces extraits de petites bêtes ne semblent pas avoir baissé les bras dans leur combat pour la survie de leurs espèces). Et, surtout, la difficulté de réaliser tout ça dans un milieu hostile : le RER.

Ma colocataire de train de ce matin s'est donc engagée pour vivre cette grande aventure.

Bon, elle est arrivée avec de l'avance. Elle avait déjà le fond de teint, à moins que sa peau ait une couleur bizarre naturellement ! Mais, passons sur cette petite tricherie.

La voilà donc assise en face de moi qui sort tranquillement son MP3 à pomme croquée (je vous parlerai de ça un autre jour) et un nécessaire à ravalement au complet.

Je ne saurais entrer dans les détails de tout ce qu'elle a fait subir à ses yeux, lèvres et autres parties plus ou moins charnues de son visage mais le fait est qu'au bout d'environ vingt minutes j'étais assis en face d'une autre personne (alors que même pas ! )

Aparté : C'est là que j'explique le titre : se maquiller le bord de l'œil dans un RER en marche nécessite probablement une capacité particulière à trembler au même rythme que le train. Celles qui n'y arrivent pas ont maintenant des chiens et des cannes blanches. Fin de l'aparté.

Je vous entends me dire, pour certains que vous voyez ça tous les jours et pour d'autres que ça vous est arrivé à vous aussi (mon petit doigt me dit que ceux de la seconde catégorie sont des filles… mais pas que). Moi aussi je le vois souvent mais aujourd'hui, et je ne saurais expliquer pourquoi, j'ai trouvé la scène particulièrement surréaliste. Pour ne pas dire grotesque.

Une petite description de tout le décor s'impose. J'avais donc en face de moi une fille qui dépense une fortune en maquillage pour s'embellir alors qu'elle ferait mieux de ralentir sur les friandises et autour (debout) plusieurs autres filles bien plus jolies qui la regardaient, semblait-il, avec envie.

Alors, à votre avis : elles enviaient sa place assise ou elles voulaient aussi se lancer dans la maçonnerie ? Moi, je ne sais pas.

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