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Le monde des A
11 octobre 2010

Chronique 5 : C'est plein un train la nuit !

Mon statut d'aventurier urbain me pousse de temps à autre à prendre des trains à des heures malhonnêtes. C'est-à-dire au-delà de 20 heures. Pourquoi malhonnêtes ? Parce qu'il est de notoriété publique dans les couloirs de la RATP (ceux des bureaux, pas ceux des stations) que les honnêtes gens sont rentrés chez eux à 20 heures et regardent sagement le journal télévisé ou font semblant de s'intéresser à la journée de leur conjoints et enfants.

Au-delà de 20 heures plus besoin donc de mettre des trains ou alors très peu, puisqu'il n'y aura personne pour les prendre.

Oui, à la RATP le 21ieme siècle n'est encore qu'un projet à long terme, un futur lointain dont on doute qu'il arrivera un jour.

C'est dommage que pour les usagés ce ne soit pas le cas !

Parce que là il est 22 heures et j'attends un train à Chatelet. J'ai de la chance car je viens d'arriver sur le quai et le prochain train qui, à priori, devrait me ramener chez moi, arrive dans trois minutes. De la chance surtout parce que le suivant ne viendra que trente minutes plus tard.

Ben oui, puisqu'il n'y a personne qui prend le train à ces heures tardives on passe d'un train toutes les dix minutes à un train toutes les trente minutes. Et comme cette diminution de fréquence ne suffit pas à compenser la baisse supposée de fréquentation on met des trains courts. Il faut croire que la conduite d'un train long nécessite deux fois plus de personnel que celle d'un train court…

Mais alors pourquoi est-ce que j'ai du mal à monter dans ce train tellement il est bondé ? Et pourquoi est-ce que je voyage debout sur plus du trois quart du trajet ?

Mais qu'est-ce qu'ils font là tous ces gens, dans ce train ?

Je vais emprunter deux minutes l'esprit de la RATP (il ne va pas leur manquer beaucoup, ils s'en servent rarement) et analyser le wagon dans lequel j'essaye tant bien que mal de trouver un peu d'air propre à respirer.

Qui est dans ce wagon ?

Nous avons, assis, des cadres furieux de travail qui rentrent chez eux après leur petite journée de seize heures de bureau. Ils sont assis parce que ceux-là travaillent à la défense. Certains sont d'ailleurs encore en train de travailler sur un rapport, un mail ou n'importe quoi d'autre qui va changer la face du monde (croient-ils).

Nous avons aussi, debout pour la plupart, du personnel de magasins, de gardiennage et ainsi de suite. Du petit personnel quoi. Ces gens là n'existent pas vraiment. Si les commerces parisiens sont ouverts jusqu'à vingt et une heure c'est uniquement parce que les employés habitent au dessus dans des beaux appartements prêtés par leurs gentils employeurs. Aucun d'eux ne doit regagner son domicile en banlieue lointaine après avoir fait la fermeture et le ménage dans la boutique.

C'est marrant, quand j'emprunte l'esprit RATP je trouve que ce train est particulièrement vide puisque peu de gens importants sont dedans. Inutile d'en mettre plus en service alors.

Dommage que mon corps n'ait pas envie d'écoute l'esprit RATP et qu'il préfère se fier à un instinct bassement animal qui lui dit que [___Censure___].

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